Qui a eu l'idée ? ... hum, je ne sais plus. En tout cas, on a regardé une carte pour voir où il est, se foutu Mont Blanc. Bien placé pour faire du traffic avec l'Italie, mais... un peu haut.
Il nous a fallu franchir les pires obstacles avant d'y arriver !
Nous avons du lutter avec des bêtes féroces pour le partage d'un territoire exiguë. Cela dit, le bouquetin ci-contre semble un peu fatigué du pelage. Serait-ce l'altitude ?
Après tous ces échauffements, nous avons fini par arriver au pied du mur.
Le Mont blanc, c'est simple, c'est celui qui est tout en haut, la tête dans les nuages (ici, vu par le glacier de tré-la-tête). Il n'est pas besoin de préciser que ce versant n'est pas la voie d'accès la plus simple pour arriver au sommet en bonne santé...
C'est bien beau, tout ça, mais 'va falloir s'y mettre. Regardons une dernière fois les nouvelles pour se motiver... Ah ! Merde ! Eh oui, ce n'est pas si facile. Ou plutôt si, après coup, c'est assez facile. Mais comme toujours en montagne, si le temps n'est pas avec soi, il faut abandonner tout de suite.
Bref. Si c'est ça, on va se la couler douce avant d'y passer...
Allez, c'est parti pour la voie des 3 Mont-Blancs. Pas la plus simple. Pour quelques images supplémentaires, et dans l'ordre, allez voir sur l'album correspondant, menu déroulant à droite.
Dès le pied du Mont Blanc du Tacul, une petite rimaye ralentit notre rythme... (pour info, le point noir, dans l'ombre, n'est pas une chiure de mouche sur l'objectif, mais bel et bien un homme normalement constitué). Notre montée s'est faite de nuit (noire). Cette photo a été prise par une malheureuse personne redescendue de jour par le même chemin).
Alors, on passe en pointes avant & corde à noeuds.
Au pied du Col du Maudit, cette fois-ci, ça monte raide. Une petite pente de glace d'une petite centaine de mètres, à franchir au piolet et crampons en pointes avant. A cette altitude, ça tire dans les jambes.
Notez la file d'attente sur ce passage. Il ne faut pas perdre de vue que chaque matin à 2h, c'est sans doute aux environs de 300 ou 400 personnes qui s'élancent vers le sommet, dont 150 par cette voie. Les plus rapides seront là encore les mieux servis.
Le Mont Maudit franchi (vers les 4500 m), voilà ce que l'on découvre... Y a encore de la route !
Celà-dit, quand on se retourne, la vue est belle. Le soleil s'est levé, c'est l'heure du petit déjeuné.
Encore un peu de marche, mais tout va bien. Le secret : respecter son souffle et son rythme cardiaque. Proscrire tout effort supplémentaire qui serait succeptible de vous conduire dans le mur.
Une autre chose intéressante : constamment, on se sent suivi ou précédé. En d'autre termes, il y a du monde. Mais, très franchement, cela participe de l'ambiance, et probablement à l'émulation.
Et puis, en haut, on fait ce qu'on peut pour avoir l'air content. Certains le cachent bien.
Voilà. Je passe les détails de la descente. -3600 mètres. C est long. Au total 15 heures de marche en continu. 1h45 le matin aux refuge des Cosmiques- 17h en bas au gîte du Champel (train du Nid d'aigles en panne). Au fait. Le gîte du Champel, tenu par Serge et Nathalie, est très sympa. Et eux encore plus. Allez-y.